samedi 12 septembre 2009

La page blanche

Bon, voilà, cela fait plus de dix jours que je suis rentrée et le temps passe très vite. Je me sens toute molle, et aussi un peu toute perdue dans ce pays qui est pourtant le mien.
Tout le monde a sa petite vie, son travail, ses amis, et je suis là plantée au milieu, je ne sais plus où est ma place (l'ai-je jamais su d'ailleurs?!).
La fin des études approche à grands pas, avec le gros point d'interrogation qui s'y trouve après.

Déjà, pour commencer, finir ce mémoire, dont je parle tout le temps à tout le monde pour me justifier que non, je ne travaille pas et non désolé les gars je ne suis plus étudiante. Oui, le mémoire, ce truc qui hante mes nuits et pourrit mes journées, oui ce truc qui me retiens en pyjama à des heures pas possibles... oui ce truc qui me mets en décalage total avec mon entourage qui pense que c'est pareil qu'un partiel. Oui, ce mémoire, qui me colle nez à nez avec mon manque de motivation et d'engagement qui a marqué les trois dernères années que j'ai passées sur les bancs de la fac.

J'imagine déjà les réactions de certaines personnes qui pensent -hé, ho! de quoi elle se plaint la demoiselle là?! Les études c'est tout de même la planque, et puis un mémoire c'est un sujet qu'on choisit quand même!

Ben oui justement, c'est ça la pression. J'ai tout choisi...même d'en avoir ras le bol. Ce qui devrait être l'aboutissement naturel d'une recherche qui m'a pris deux années et qui va être le mot de la fin de six années d'études dans le supérieur devient pour moi une corvée académique. Ce qui pourrait être super interessant à lire (allez, faisons au moins semblant d'y avoir cru) va devenir un torchon rédiger à la va vite pour satisfaire les exigences des professeurs.

Idéalement, quand on a une marge de temps assez vaste, on se fait des plans sur la comète du genre:

"ah, oui quand je vais rentrer, je vais faire ça tiens, et puis ça aussi et puis mon bureau, je vais le ranger un peu, ma chambre sera tellement agréable que j'aurais tout de suite envie de m'y mettre!"
Mouais, je sais, c'est peu crédible. Je n'ose pas vous faire partager une photo de mon véritable bureau car même les plus bordéliques feraient une syncope. Mon bureau est géant avec plein de tiroirs que je n'arrive même pas à fermer tellement je les ai remplis à la va vite pour laisser de la place au "plan de travail" , qui n'a jamais aussi mal porté son nom d'ailleurs.

A gauche de mon ordinateur, une montre est posée, tranquillement parmi:
- les 3 photos d'identités que je n'ai jamais utilisés parce que mes cheveux volent partout dessus et j'ai un sourire complètement niais
-un bic
-un vieux chouchou rose violet tout moche
-une trousse qui baille tous ses stylos tout secs-qui-écrivent-jamais-quand-j'en-ai-besoin
-une autre trousse vide
-un cable USB qui sort de nulle part
-une pile de documents à lire pour mon mémoire mais qui sont "soigneusement" rangés dans des pochettes papier
-des feuilles volantes
-un pot à crayon qui ne contient que des pinceaux
-une bougie qu'on m'a offert mais qui prend la poussiere
-une vieille lampe
-un cadre"gonflable" qu'on m'a offert avec une photo de moi quand j'avais deux ans
-un taille crayon
....et plein d'autres choses.
A ma droite
-cadavre de bouteille d'eau minérale+cannette de coca+ tasse à thé d'où l'étiquette du sachet ressort
-une pince à cheveux
.....ça va, toujours pas endormi?....
-un verre à moutarde contenant des pelures de crayon
-trois courriers de la poste qui prennent le soleil
- de la monnaie taiwanaise
- des clés
-un stabilo vert...
Bon là je crois que ça va, il y en a suffisamment assez comme ça, et cela doit être suffisamment ennuyeux à lire, j'arrête le suplice!

En gros, ça pourrait -presque- ressembler à ça!
Mais bon, cela ne m'empêche nullement d'avoir quelques élans d'énergie pour me mettre à l'oeuvre....comme par hasard ça n'arrive que le soir!
Allez, allez je me dis, autant prendre bien la chose et se mettre dedans une fois pour toutes, après tout, je n'en ai plus que pour trois petites semaines, un mois tout au plus!
Je passe un dédicace à tous ceux qui doivent ou qui ont du écrire leur mémoire et aussi à l'entourage qui doit supporter tout ça, pas toujours facile j'avoue!
Désolée du "dérangement".

mardi 1 septembre 2009

Retour en France


Salut les gars (et les filles bien sûr),

Après trois camps dans le Taiwan rural, inutile de dire que je suis sur les rotules, sans parler du visa "trip" en Thailande, cinq de jours de repos....et de tourista dont je me suis remis au bout d'une semaine (ces foutus glaçons dans la pina colada..un verre gratuit, un verre offert avec un petit extra dont on ressent les effets quelques heures plus tard, mais ca c'est pas mentionné bien sûr).

Bon, trêve de plaisanteries, me voilà de retour au bled, et quand je dis bled, c'est pas une blague: je suis de retour en France après un stage de six mois qui a juste été phénoménal...pour me terrer dans un village du calavados d'à peine 2000 âmes pour écrire mon mémoire en un mois top chrono, fin des études oblige. Ca se goupille pas trop mal, personne à la maison, mon retraité de père coule d'heureuses vacances au baléares, la petite dernière qui a entamé sa vie de fonctionnaire hier est au boulot, et moi, je suis comme une larve en peignoir, me rivant sur internet comme un gamin sur une Wii, et je me dis...qu'est ce que je fous laà?!

Alors je vais écrire une petite ôde à la france.
Aujourd'hui je redécouvre mon pays et...
-les toilettes payantes de l'aéroport après 20h de vol...yes, c'est bon ça! Et par principe, je préfère me retenir plutôt que de payer 50 centimes (et oui, je suis vraiment un phénomène)
-l'odeur d'urine sur la rame de RER (peut être conséquence directe de l'exemple précédemment cité)
-l'accordéoniste qui joue dans la rame et que personne n'écoute, même plus les étrangers fraichement débarqués (euh là..ça me scie, si même eux s'en fichent, que va devenir ce pauvre gars?!)`
- tout le monde quie tire une tête de maniaco dépressif avec des habits noirs, dignes d'un enterrement (après tout, c'est vrai, on s'enterre bien pour prendre le métro, histoire d'avoir un petit avant goût avant que la faucheuse fasse son boulot)
-Des actrices qui sont sur le devant de l'affiche, les mêmes, mais toujours sublimes dans leur âge mûr (c'est cool de voir que les femmes cinquantenaire ou soixantenaire plutôt que des petites minettes photshopées jusqu'au orteils pour te vendre un cosmétique japonais)
-Un ciel, un vrai, dont la vue n'est pas mangée par des buildings, avec du soleil à n'en plus finir ( et vas y que je te donne de la lumière jusqu'à 20h15 semble me sussurer ce chaleureux astre)
-La gentille petite pluie, celle qui ne t'innonde pas mais qui te rappelle que tu n'es pas au club med).
-La beauté de paris, l'harmonie architecturale qui contraste totalement avec la laideur de taipei, terrain de jeux des immobiliers qui jouent au légo sans se soucier de ce que ca donne au final, pourvu que des gens achètent!
-Les fashion victimes du marais, qui pensent que le monde tournent autour d'eux.
-Les trains de la sncf, qui me laissent admirer la verdure des campagnes au coucher du soleil.
-La nouvelle voiture de ma soeur, qui a mûrit et qui est une jeune femme épanouie maintenant.
-Ma maison d'enfance , immense, qui me rappelle le gout du confort avec ses chaudes lampes jaunes, qui cèdent aux agressifs néons, des murs crépis, légèrement ornés de photos, qui me feraient presque oublier la simplicité des murs blancs , dignes d'un hopital, que l'on peut trouver dans n'importe quel foyer taiwanais.
-La fraicheur des matins de septembre, le CALME presque trop silencieux qui regne chez moi.
-L'agréable touché de la moquette, qui cède au froid implacable des carrelages taiwanais.
-La performance inégalé des machines a laver francaises, qui s'abstiennent de tuer ton linge pendant l'essorage, qui t'enlève les tâches parce que l'eau chaude, ça existe et qui le rend tout simplement propre et sans odeurs.
Il y aurait tant d'autres choses à écrire, mais je pense que cela suffit comme ça. D'ici quelques jours, j'aurais déjà oublié la moiteur de taiwan et l'absence de confort dans lequel je vivais sans m'en soucier, et qui maintenant me frappe.
Je pense que ce texte évoquera peut etre des souvenirs aux francais qui résident à taiwan, et peut être en asie en général, car quand on vit dans un milieu, on chasse très vite les souvenirs et habitudes de l'endroit que l'on vient de quitter, tout semble si loin, si abstrait!

Quand je relirais ce message d'ici un mois, je pense que je vais bien rigoler, mais pour le moment, c'est lost in translation! ^-^