samedi 20 juin 2009

Tiananmen...20 ans après.


En lisant la presse en ligne ce matin, je suis tombée sur un documentaire évoquant les évènements de Tiananmen, ce qui ne m'a pas laissée indifférente. Il s'agit d'un montage subtil de photographies noir et blanc d'époque (assez rare) avec la voix de Patrick Zachmann, jeune journaliste qui s'est retrouvé dans ce bourbier un peu par hasard.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/visuel/2009/05/25/generation-tian-anmen-avoir-vingt-ans-en-chine_1195170_3216.html
Quand on voit la chine d'aujourd'hui, on a peine a croire qu'il y a à peine 20 ans, la jeunesse était prête à tout pour exprimer son ras le bol, son envie de renouveau et très engagée à défendre des idéaux.
La comparaison faite à la fin du documentaire parle d'elle même, deux individus ayant vingt ans d'écart ont des versions qui n'ont rien à voir.
Si le premier est un témoin visuel des évènements, la deuxième doute fortement de la véracités de ces faits qui pourtant sont reconnus par la communauté internationale! (ou par réflexe ne remet pas en cause la version "officielle")
Cela me fait beaucoup de peine d'entendre le témoignage de Xiaoxue, j'ai le même âge qu'elle, je me rend compte de l'ingérence extrême du parti dans la vie des chinois, allant jusqu'a inhiber toute pensee "independante".

Pour avoir cotoyé pas mal d'étudiants chinois lors de mes études- que ce soit à paris ou à angers- je me suis rapidement aperçue qu'il était très difficile d'engager un débat interessant sur des sujets sensibles tels que le Tibet, Taiwan ou encore cette manifestation étudiante qui aurait pu changer la chine. En général, l'étudiant(e) chinois(e) se murait dans le silence, ne voulant pas donner son opinion (par peur, par ignorance ? crainte d'un conflit?)
Si cependant le dialogue se faisait, les réactions étaient souvent sanguines, j'ai parfois eu même l'impression d'avoir un porte parole du gouvernement face à moi (discours nationaliste et blabla)...cela devenait alors très difficile de communiquer de façon constructive.
J'espère sincèrement que mes expériences ont été des exceptions, loin de moi l'idée de véhiculer une image négative de la jeunesse chinoise. Avec un peu diplomatie, de connaissances et d'humilité je pense qu'il est possible d'en parler sans se facher ou faire peur à l'autre, mais il est certain qu'entre un étudiant occidental et un étudiant chinois il y a une frontière, pour ne pas dire une muraille qui se crée. Peut être qu'avec le temps cette muraille va se fissurer....

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